Pierre Rondeau dans un article de La Croix a écrit : « Le football est plus inégalitaire que la société en elle-même ». Son point de vue démontre les inégalités existant au sein du sport, qu’il considère comme plus importante que celle existant dans la société.

Le traitement médiatique des différents sports est aujourd’hui inégalitaire. Nous pouvons nous en rendre compte par le fait que les médias parlent davantage de certains sports en particulier et les diffusent en plus grande quantité. La médiatisation des sports se fait au travers des supports médiatiques comme la radio, la presse écrite, la télévision et internet. Ces inégalités sont dues, principalement, aux préférences des consommateurs, tel que le foot qui est aujourd’hui le sport le plus médiatisé en France. Le foot est, en effet, le sport le plus pratiqués en France, car il y a dans cette fédération sportive une majorité de pratiquants et dans une tranche d’âge large. C’est pour cette raison que le foot est fortement diffusé contrairement aux autres sports comme le rugby ou la natation. Avec le temps, le traitement médiatique du football s’est développé. Les heures d’antennes se multiplient, à la radio comme à la télévision, les articles s’enchaînent quotidiennement que ce soit dans la presse dite spécialisée ou généraliste.

En effet, il existe 2 types de presse :
- La presse spécialisée qui aborde l’actualité sportive. Un domaine particulier ou traite un sport précis (comme “l'Équipe” qui traite seulement l’actualité sportive).
- La presse quotidienne nationale (PQN) est une presse écrite paraît chaque jour sur tout le territoire national comme “Le Figaro” ou “Le Monde”.
Pour accentuer leur médiatisation, les clubs de football passent des contrats économiques avec les médias. C’est à dire qu’ils payent les différents médias pour être davantage diffusés sur les antennes.
Les inégalités entre les sports peuvent aussi être perceptibles au travers d’autres sports comme le cyclisme et le rugby qui restent des sports assez médiatisés. Des sports comme le volley-ball, le badminton, ou encore la danse sont diffusés de façon moindre. Ainsi, ces sports, moins médiatisés, souffrent de la forte médiatisation des autres. Car, ils ne peuvent changer ou améliorer leur image et perception par le public. Un sport comme la natation est peu évoqué, il l’est seulement lors de grandes compétitions.


Nous allons étudier la représentation des sports dans les différents supports médiatiques :
 
 
La médiatisation des sports à la télévision. 

 
Tout d’abord, la télévision permet de diffuser un grand nombre de programmes sportifs. Il existe deux sortes de chaînes :
- Les chaînes gratuites, elles ne nécessitent pas un abonnement et elles sont disponibles à tout utilisateurs. Il existe de nombreuses chaînes gratuites diffusant du sport. Les chaînes généralistes gratuites, traitent différents sujets comme les informations, les sports, des films et séries sur TF1, France 2, France 3, M6, C8 et TMC… L'Équipe est la seule chaîne gratuite spécialisée dans le sport.
- Les chaînes payantes, nécessitent un abonnement pour accéder aux programmes. Tout comme les chaînes gratuites elles sont nombreuses à diffuser une diversité de programmes sportifs. Les chaînes payantes peuvent diffuser du sport comme sur “Bein Sport”, “ RMC sport” ou encore “Canal+” par exemple. Le point commun entre chacune de ces chaînes est qu’elles participent toutes à l’inégalité du traitement médiatique des sports, c’est à dire que certains sports comme la pétanque ou le football sont plus médiatisés que le volley-ball par exemple.
Ce graphique ci-dessous, représente la répartition du volume horaire de retransmission de chaque sport sur les chaînes gratuites. Nous pouvons voir de fortes inégalités. En effet, 14 sports sont représentés. La diffusion du football est dominante. En effet, en 2016, il représente 17,1 % de la retransmission sportive sur les chaînes gratuites. Le deuxième sport le plus représenté est le cyclisme avec un pourcentage moindre de diffusion à 11%. Le troisième sport le plus représenté est la pétanque avec 9,2%. Les écarts de diffusion sont toutefois importants. Tout de même, le cyclisme et la pétanque ont un poids dans les diffusions car elles représentent un pourcentage nettement supérieur à la natation (1,7%) ou le handball (3,2%). Les sports comme la natation ou l’athlétisme sont diffusés seulement lors de grands événements comme les compétitions mondiales (coupe du monde d’athlétisme) ou européennes (championnat européen de natation). Il y a également de grandes compétitions nationales comme le Tour de France pour le cyclisme ou le grand prix de Monaco pour le sport automobile qui sont diffusés chaque année.
C’est toutefois grâce à l’obligation légale de diffusion de tous les sports que certains sports sont faiblement diffusés, mais toutefois visibles à la télévision.

De nombreux exemples nous prouvent ces inégalités. Ainsi, la couverture médiatique de la coupe du monde de football 2018 a permis la retransmission de 70 matchs sur la chaîne TF1 et la chaîne Bein Sport. Tandis que d’autres sports, comme le rugby, sont diffusés de manière moins importantes sur des chaînes comme TF1 et Canal Plus, chaînes qui sont les plus accessibles aux téléspectateurs. De plus la majorité des matchs de rugby sont diffusés sur des chaînes payantes, donc plus difficiles d’accès aux personnes qui ne possèdent pas ces chaînes, c’est à dire 63% de la population française (en 2015 selon le CSA ).
Un autre exemple significatif est le handball car l’équipe masculine ainsi que l’équipe féminine sont devenues championnes du monde en 2017. Le traitement médiatique de cette discipline lors des coupes du monde a été inférieur à la couverture médiatique de la coupe du monde de football (2018). Durant la coupe du monde de handball seul les matchs à partir des quarts de finals ont été diffusés.
La diffusion des sports a aussi un enjeu économique selon le CSA. La valeur du marché des droits sportifs est constituée de 80% de rediffusion des matchs de football, et seulement 10% des matchs de rugby. En effet, les clubs de football achètent les droits sportifs pour être diffusés sur les antennes, tandis que d’autres sports ne peuvent pas les acheter car ils n’ont pas les mêmes moyens que le football. D’après des études mené par le CSA, les droits télévisuels de la ligue 1 ont quintuplé en 10 ans depuis 2007, de même pour le top 14 (le rugby) qui a triplé ces dernières années.
Nous pouvons donc constater des inégalités entre la médiatisation de ces sports.

Il existe d’autres exemples qui relatent ces inégalités.
-Sur la chaîne d’information de Cnews est diffusé le 20 heure foot. Le titre de cette émission démontre bien l’accent porté sur le football. Les autres sports ne réalisent pas autant d’audience que le football, cela entraînerait donc des pertes financières pour la chaîne. Toutefois une émission est consacrée à la diffusion des autres sports.
-L’émission du soir de l'Equipe 21, qui traite exclusivement l’information sportive variée rassemble plus de 900 000 téléspectateurs le soir. La programmation propose une émission en 10 thèmes sportifs mais le plus souvent 8 des 10 thèmes sont exclusivement sur le football. D’autres inégalités persistent sur cette chaîne. En effet, le soir sont diffusés des sports différents comme le kick boxing, le CrossFit ou de la pétanque. Il n’est jamais diffusé ou très rarement des matchs de handball, de natation, du volley-ball. Ce qui montre une réelle inégalité sur les diffusions des sports.
Il existe également une autre sorte d’inégalité. Les sports sont de plus en plus diffusés sur les chaînes payantes. Or, tout le monde n’a pas les moyens de se procurer ces chaînes ou ne veut pas avoir à payer pour regarder du sport. D'après le CSA, 95 % des programmes sportifs sont diffusés par les chaînes payantes. C’est pour cela que de nombreuses personnes possèdent un abonnement aux chaînes sportives payantes. Mais les chaînes comme Bein Sport diffusent un très grand nombre des matchs de football comme la ligue 1 ou la league des champions regardés par un grand nombre de spectateur... Elle diffuse malgré tout du basket, de l’athlétisme…

Nous pouvons voir sur ce graphique extrait des statistiques du CSA (conseil supérieur de l’audiovisuel) qu’entre 1995 jusqu’à 2016 les chaînes payantes ont augmenté très fortement. Elles ont été multipliées par 5 en 21 ans. En effet en 1995, il y avait 3 chaînes payantes alors qu’en 2016, 25 chaînes payantes existaient.



Les inégalités entre les sports sont plus visible à la télévision.


Internet, plus égalitaire ?
 
Sur internet, un grand nombre d’inégalités sur le traitement médiatique du monde sportif est constaté. En effet, nous pouvons lire des articles, regarder des vidéos, des rediffusions ou faire des recherches sur le thème que l’utilisateur désire.

Pour nous rendre compte des inégalités présentent sur internet, nous avons inscrit dans la barre de recherche internet « champion du monde français 2018 » le seul résultat qui nous est présenté est le championnat du monde de football. Ce qui révèle une inégalité car nous savons que les équipes de France de handball masculin et féminin ou Alexis Hanquinquant (athlète de para-triathlon normand) sont devenus champion du monde en 2018. Ces exemples sont récurrents dans le monde sportif, nous pouvons trouver des inégalités dans chaque sport en nous basant sur les différentes récompenses, ainsi que dans le traitement des actualités sportives.
Plusieurs exemples peuvent démontrer l'inégalité du traitement médiatique du monde sportif sur internet.
Il nous suffit de nous rendre sur internet pour déceler ces inégalités entre les sports : Le lundi 28 janvier 2019 nous analysons la rubrique sport (voir ci-dessous) et nous pouvons voir uniquement des actualités concernant le football, tandis qu’en parallèle les équipes masculine et féminines de rugby Français s'entraînent pour le tournois des six nations (un championnat de rugby qui se déroule entre le mois de février et mars). Nous avons à nouveau tenté cette recherche le 22 février 2019, cette fois ci 15 articles sont proposés sur le football contre 1 pour le rugby ,1 pour le tennis et 1 pour le basketball.
Ce sont des marques très flagrantes d’inégalités sur la retransmission des sports ainsi que sur le traitement des actualités.
Au fils des années, de plus en plus de personnes se rendent sur différents sites sportifs ainsi que sur les réseaux sociaux pour se documenter sur les activités des clubs sportifs. Ces sites leur permettent de trouver les articles qu’ils souhaitent, des vidéos ou des images. Les réseaux sociaux font aussi ressortir ces inégalités : nous nous sommes rendus sur Facebook et avons tapé sur la barre de recherche “sport” et nous nous sommes rendus dans les images et avons vu 7 photos représentant le football, 2 pour le basket et seulement 1 la gymnastique. Il y a donc dans un premier plan une domination du football. Comme à la télévision, sur les réseaux sociaux, le football est plus représenté que les autres sports. Tous les médias d’internet relatent aussi les inégalités entre les sports.




Les sports à la radio

La retransmission sportive à la radio représente aussi un contenu important du traitement médiatique sportif. Historiquement, la radio a été le premier diffuseur de compétition sportive en direct. La radio offre en effet une autre vision de la diffusion du sport. Nous avons quatre antennes de radio qui diffuse du sport : RMC, RTL, EUROPE 1, France Info, ce sont les plus importants diffuseurs.
RMC décrypte des matchs de ligue 1 ainsi que les matchs les plus important de rugby, ce qui fait que cette chaine est considérée comme la principale radio sportive.
Toutefois nous pouvons nous rendre compte que certains sports ne sont pas retransmis à la radio comme par exemple le handball qui est un sport très rapide et donc très difficile à commenter. Les sports de combat comme le judo ou la boxe sont des sports visuels. Ils sont difficiles à commenter car les mouvements sont rapides et brefs. A la radio sont retransmises des rencontres, lors de coupe du monde de rugby, Rolland Garros, ou le tour de France. Certains sports ne sont pas diffusés à la radio comme le judo ou la gymnastique, tandis que d’autres le sont comme le football et le rugby. En effet, la radio consacre au football un traitement médiatique très conséquent.

Autre exemple, sur une émission d’une heure s'appelant “intégrale sport”, les commentateurs débattent du football mais aussi du rugby. Les autres sports ne sont pas abordés. Toutefois certains sports absents des retransmissions télévisuelles et sur internet, sont présents comme les sports hippiques. En effet, dans les journaux de sport, les résultats des courses hippiques existent. Sur la radio locale, “France Bleu Haute-Normandie”, de nombreux match du HAC (club de football du Havre en ligue 2), sont commentés tandis qu’habituellement les chaînes locales ne diffusent pas les matchs locaux.


La presse écrite média sportif ?


Le traitement médiatique occupe une grande place dans la presse écrite. La presse écrite diffuse des articles sportifs dans les magazines ou les journaux. Mais comme tous les médias sportifs, la presse sportive publie de manière inégale des articles sportifs.
Nous avons donc trouvé des exemples pour démontrer ces inégalités :
Nous nous sommes rendus à la maison de la presse d’Yvetot, nous y avons constaté des inégalités différentes que celles présentent à la télévision, à la radio ou sur internet. Nous avons pu constater que le cyclisme était le plus représenté. Effectivement, de nombreux magazines de cyclisme ou de vtt sont proposés aux lecteurs.
Il existe de nombreux magazines comme « vélo » qui sont proposés. Ils parlent des différentes équipes de cyclisme ou donnent des conseils aux cyclistes. Environ 50% des magazines sportifs sont sur le cyclisme. C’est une autre forme d’inégalité de traitement de l’information, car le cyclisme est plus présent que la danse ou la natation dans la presse écrite.


Deuxièmement, le football est également présent dans la presse écrite. Des magazines sur le rugby propose les résultats du XV de France ou encore ceux du top 14. L’Equipe est le plus grand diffuseur de presse écrite sportive spécialisée, de plus ce magazine se vend quotidiennement.

Une publication de l’Equipe le 14 août 2017, relève une inégalité importante. En effet, une publication de l’Equipe le 14 août 2017 est une parfaite illustration de cette inégalité. La une du quotidien représente Neymar, qui marque un but lors d’un match de la ligue 1, alors que le même jour la France récolte deux médailles au championnat du monde d’athlétisme avec : Mélina Robert Michon qui remporte une médaille de bronze au lancer de disque et Yohann Diniz qui devient champion du monde du 50km marche à Londres. Pourtant, ils ne sont pas mis en avant en une de la couverture. Neymar apparait sur les trois quarts de la couverture et les champions d’athlétismes dans la partie inférieur. Ces exemples sont récurrents dans le monde sportif, le football est mis sur un piédestal.


Le rédacteur en chef des cahiers du football, Jérôme Latta, mène une étude dans laquelle il relate une médiatisation de la pratique du football masculin très importante. Il relève que sur 364 éditions de l’Equipe, 287 sont consacrées au football contre 28 pour le rugby et 16 pour le cyclisme. Ces chiffres démontrent une réelle inégalité de traitement médiatique entre les sports, là encore, le football est valorisé.

Après avoir étudié le magazine de “l'Équipe” nous pouvons constater qu’il y a de nombreuses inégalités dans la représentation des différents sports. Certaines pratiques sportives sont principalement représentées lors de grand événement. Le sport automobile, est représenté dans des magazines plus spécialisés sur la formule 1, la moto, les voitures de course. La course à pied est plus présente dans des magazines spécialisés comme “jogger”.
















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